Quand l'amour devient un souvenir que je n'arrive pas à effacer

C'est sur les rives du lac Nokoué, à Cotonou, que mon histoire a commencé et s'est tragiquement terminée. Je me souviens de chaque détail, de chaque sensation. L'odeur iodée de l'eau, le vent doux qui faisait danser les feuilles des palmiers, le crépuscule qui teintait le ciel d'or et de pourpre. C'est là, dans cette toile impressionniste, que j'ai rencontré Awa.

Awa, avec sa peau d'ébène et ses yeux pétillants, était une femme formidable. Elle avait cette joie de vivre contagieuse, cette capacité à voir le beau même dans les situations les plus sombres. Nous avons partagé des moments inoubliables, entre les ruelles colorées de Ganhi, les marchés animés de Dantokpa et les longues promenades sur la plage de Fidjrossè. Je l'aimais. Et je pensais qu'elle m'aimait aussi.

Mais un jour, Awa a disparu. Sans un mot, sans un signe. Comme une étoile qui s'éteint soudainement dans le ciel nocturne. J'ai cherché partout, dans chaque coin de Cotonou, dans chaque quartier, chaque maison. Rien. Seulement le souvenir de son sourire, de son rire, de sa voix. Un souvenir que je n'arrive pas à effacer, malgré la douleur qu'il me cause.

Des années ont passé. Je suis devenu un homme différent, un homme hanté par un amour perdu. Chaque jour, je retourne sur les rives du lac Nokoué, là où tout a commencé, espérant retrouver une part d'elle. Mais tout ce que je retrouve, c'est le reflet de ma solitude dans les eaux sombres du lac.

Et vous, que feriez-vous ? Continueriez-vous à chercher l'amour perdu dans les dédales de vos souvenirs, ou choisiriez-vous de tourner la page, d'effacer ce qui ne peut être récupéré ?