Les silences qui ont mené à notre fin

Le soleil se couchait sur Douala, teintant le ciel d'orange et de pourpre, comme si même les cieux pleuraient notre histoire. Je me tenais sur le pont Bonabéri, regardant le fleuve Wouri s'écouler, portant avec lui mes souvenirs et mes regrets.

Elle s'appelait Amina. Elle était comme le Cameroun, un mélange de cultures, de couleurs et de saveurs. Son rire ressemblait à la danse du makossa, vibrant, contagieux. Mais nos moments d'amour se sont peu à peu transformés en des silences lourds, comme la chaleur humide de Yaoundé en été.

Je me souviens de notre premier baiser, sous l'ombre des palmiers du Boulevard de la Liberté. Le goût de ses lèvres était comme le poulet DG, doux et épicé, laissant une trace indélébile. Mais avec le temps, nos querelles sont devenues aussi fréquentes que les embouteillages sur l'Avenue Charles de Gaulle.

Chaque fois que j'essayais de parler, elle préférait le silence. Un silence qui a creusé un abîme entre nous, plus large que le fleuve Sanaga. Ces silences ont commencé à parler plus fort que nos paroles, dévoilant nos différences, nos rancœurs.

Je l'ai perdue le jour où nos silences ont finalement crié plus fort que notre amour. Je me suis retrouvé seul, dans notre maison à Akwa, avec pour seule compagnie le souvenir de ses rires et le poids de mes regrets.

Je me demande parfois si j'aurais pu faire quelque chose pour sauver notre amour. Aurions-nous pu briser ces silences, si seulement nous avions été plus courageux, plus honnêtes? Mais maintenant, il est trop tard.

Le soleil se noie dans le Wouri, emportant avec lui un jour de plus. J'aimerais pouvoir lui demander de revenir en arrière, de me donner une autre chance. Mais le temps, comme le fleuve, ne revient jamais en arrière.

Et vous, que feriez-vous si vous aviez une seconde chance ? Briseriez-vous le silence pour sauver ce qui compte le plus pour vous ?